LA TRANSMISSION
Depuis trop longtemps déjà, le mot « luxe » est mis à toutes les sauces. Et pas les plus fines.
Tout se passe aujourd’hui comme si l’on voulait que tout devienne luxe, fasse, dise luxe… cette réalité d’élite dont on souhaiterait qu’elle perdure tout en devenant de plus en plus accessible à tous.
Cette « idée du luxe » est malheureusement à la mode. Pas le Luxe.
Ses codes, ses postures et impostures, sa sémantique et ses effets de styles sont à la mode car extrêmement pratiques pour sortir de la jungle de l’indistinction et si efficace pour résister au flux, à l’usure, à l’obsolescence, à « l’impermanence » et à mettre de l’épaisseur dans nos vies. Un ready-made symbolique auquel personne ne peut plus résister !
Comment alors enseigner le Luxe ? Comment transmettre une réalité et des valeurs si fines et volatiles, complexes dans leur effervescence et en si profonde mutation aujourd’hui ? Comment transmettre un concept qui s’arcboute lui-même sur de la transmission, dont l’objet est la transmission ?
Je ne sais pas répondre à ces questions. Personne aujourd’hui ne sait vraiment. Tout le monde croit savoir de bonne foi. Mais ça passe souvent à côté du réel de ce secteur et de sa force imaginaire.
En revanche, après plusieurs années de villégiature dans ce monde, j’ai le sentiment de savoir un peu ce qu’il faudrait éviter de faire. De faire et de faire croire, depuis Genève. Et là tout le monde sait ce qu’il faudrait éviter, sans le faire vraiment ou complètement. Complexe, forcément complexe…et riche